Iain Edwards, qui a, dans le passé, défendu Uwinkindi, réagissait à une déclaration du procureur général du Rwanda, qui le soupçonnait d’avoir planifié le boycott de Victoire Ingabire afin que les avocats du Pasteur Uwinkindi disposent d’un argument nouveau pour tenter de bloquer le transfert de leur client vers le Rwanda.
Accusé de génocide et extermination, Uwinkindi a finalement été transféré au Rwanda ce jeudi. Jusqu’au dernier moment, son avocat a tenté de démontrer que ses droits à un procès équitable ne seraient pas respectés au Rwanda, invoquant in extremis le fait que Victoire Ingabire aie quitté, mardi, son propre procès pour dénoncer la pression exercée sur une personne venue témoigner en sa faveur.
« La décision d’Ingabire de boycotter le reste de son procès est la sienne », a expliqué Edwards. « Cela n’a pas été planifié par moi ou par mon collègue rwandais Maitre Gatera ».
Il a ajouté que l’avocat d’Uwinkindi, Claver Sindayigaya, avait déposé sa requête pour dénoncer deux choses : « le comportement intimidant et non réglementaire de l’accusation devant la Cour suprême rwandaise envers un témoin dont les déclarations déplaisaient », et « le comportement des juges qui n’ont pas sanctionné l’accusation pour son comportement déshonorant, et qui ont finalement décidé d’écourter la preuve du témoin ».
Victoire Ingabire souhaitait être candidate contre le président Paul Kagame lors de l’élection présidentielle d’août 2010. Arrêtée et emprisonnée à Kigali, elle est accusée d’incitation au divisionnisme, et d’avoir formé et armé un groupe terroriste dans le but de déstabiliser le pays.
JC/ER/GF