Le bureau du procureur auprès de la Cour pénale internationale (CPI) a déposé lundi une demande de mandat d’arrêt à l’encontre du général Sylvestre Mudacumura, commandant suprême des FDLR basées dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
« Il y a d’autres responsables des FDLR sous Mudacumura ; le poursuivre seul n’apporterait pas une importante contribution à la compréhension des graves crimes que commettent les FDLR », affirme le procureur général du Rwanda, Martin Ngoga cité par ce journal privé rwandais paraissant sur internet.
Né en 1954 à Gatumba, dans la préfecture de Gisenyi (nord du Rwanda), Mudacumura est poursuivi pour cinq chefs d’accusation de crimes contre l’humanité (meurtre, actes inhumains, viol, torture et persécution), ainsi que pour neuf chefs d’accusation de crimes de guerre (attaque lancée contre la population civile, meurtre ou homicide intentionnel, mutilation, traitement cruel, viol, torture, destruction de biens, pillage et atteinte à la dignité de la personne).
Les crimes allégués ont été commis par les FDLR entre le 20 janvier 2009 et le 31 août 2010, dans les provinces du Nord et du Sud Kivu. « Les populations du Nord-Kivu vivent dans un climat de violence depuis trop longtemps. Elles sont victimes des crimes commis par divers groupes, en particulier les FDLR de Mudacumura », rappelle le bureau de Luis Moreno Ocampo.
« Quelle que soit la direction vers laquelle ils se tournent, les habitants de cette région ne voient que violence, souffrance et manipulation de leur situation par des groupes armés. Il est temps de leur rendre justice », estime Ocampo. Les provinces du Kivu ne sont pas "un butin à se partager" entre les groupes rebelles. «C’est une terre dont les habitants aspirent au retour à la paix, où les crimes doivent être punis et l’impunité combattue », ajoute le procureur.
C’est la seconde demande de mandat d’arrêt concernant un responsable des FDLR, dont certains membres sont accusés de participation au génocide des Tutsis de 1994, dans leur pays d’origine. Le procureur poursuit aussi Callixte Mbarushimana, secrétaire général du mouvement. En décembre, les juges avaient cependant refusé de retenir les charges portées contre lui, dans un dossier jugé trop faible. L’appel est en cours.
ER/GF
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