« Le greffier et moi avons intensifié nos efforts diplomatiques pour trouver des pays d’accueil. Très récemment lors de mon discours à l’ONU le 8 juin, j’ai demandé au Conseil de sécurité d’appeler les Etats à coopérer et apporter au tribunal toute l’assistance nécessaire sur ce point », a déclaré le magistrat danois dans un entretien avec l'Agence Hirondelle.
« Je m’attends à ce que le Conseil se prononce sur la question dans le cadre d’une résolution attendue (le jeudi) 28 juin », a ajouté le juge Joensen.
Le tribunal va transférer lundi certaines de ses activités au Mécanisme international chargé d’assurer les fonctions résiduelles des tribunaux ad hoc des Nations Unies, à savoir le TPIR et le TPIY.
Mais la relocalisation des personnes acquittées restera une responsabilité du TPIR qui devra par ailleurs terminer les affaires dont il est actuellement saisi, en première instance et en appel.
Le devenir des personnes acquittées est devenu un véritable casse-tête, en dépit des appels lancés par tous les juges qui se sont succédé à la tête du TPIR et des efforts diplomatiques menés par le greffe. Dans un entretien avec l’agence Hirondelle, en novembre 2011, le porte-parole du TPIR, Roland Amoussouga, déplorait le manque de volonté des pays contactés. « Les obstacles semblent identiques car se résumant globalement au manque de volonté des États sollicités à accepter sur leur sol les personnes acquittées, pour des raisons qui leur sont propres », expliquait Roland Amoussouga.
Définitivement lavés des accusations qui avaient été portées contre eux, trois anciens ministres, un général et un beau-frère de l’ex-président Juvénal Habyarimana, n’arrivent pas à trouver de pays d’accueil. Leur souhait est de rejoindre les membres de leurs familles résidant en Europe, et qui ont souvent obtenu la nationalité du pays hôte.
Le TPIR ne peut pas non plus ignorer les personnes libérées après avoir purgé leur peine ou ayant bénéficié de mesures de libération anticipée.
Jusqu’ à présent, la France, accusée par le Rwanda, d’avoir soutenu le gouvernement en place pendant le génocide, a accueilli les anciens maires Ignace Bagilishema et Jean Mpambara. La Belgique, à laquelle le Rwanda reproche d’avoir introduit la division ethnique dans son ancienne colonie, a ouvert ses portes, après maints atermoiements, à l’ex-préfet Emmanuel Bagambiki. L’ex-ministre de l’Enseignement, André Rwamakuba, a rejoint sa famille en Suisse tandis que l’abbé Hormisdas Nsengimana a été accueilli dans un diocèse du nord de l’Italie où il a repris ses activités pastorales.
ER/GF