06.07.12 - CPI/KADHAFI – MAITRE TAYLOR S’INQUIETE POUR LA SECURITE DE SAÏF AL ISLAM KADHAFI

La Haye, 6 juillet 2012 (FH) – S’exprimant pour la première fois depuis son retour à La Haye le 3 juillet, Melinda Taylor, l’avocate de Saïf Al-Islam Kadhafi, a affirmé avoir, « à la lumière de ce qui s’est passé, de sérieuses inquiétudes quant à la sécurité » de son client.

1 min 46Temps de lecture approximatif

Au cours d’une conférence de presse organisée vendredi, l’avocate a ajouté « qu’il sera impossible pour M. Kadhafi d’être jugé de manière indépendante et impartiale devant les tribunaux libyens ».

L’avocate s’était rendue à Zenten à la demande des juges pour recueillir la position de son client sur la requête de la Libye, qui demande à juger le fils du défunt Guide libyen devant ses propres tribunaux. Peu après sa rencontre avec Saïf Al-Islam Kadhafi, elle avait été arrêtée et détenue pendant vingt-cinq jours avec son interprète, Hélène Assaf et deux responsables du greffe, Alexander Khodakov et Esteban Peralta. Melinda Taylor était accusée d’espionnage pour avoir remis certains documents à Saïf Al-Islam Kadhafi.

Dès le premier jour de détention, a-t-elle raconté, « j’ai explicitement informé les autorités libyennes que si elles avaient des inquiétudes concernant ma conduite, elles avaient le droit de porter plainte conformément à la procédure prévue par le code de conduite des avocats de la CPI, mais que j’avais l’immunité totale » d’arrestation, de détention et d’enquête et « que toute mesure prise à cet effet par les Libyens serait une violation du droit international ».

Lors de la libération des quatre fonctionnaires, le 2 juillet, le président de la Cour, Sang-Hyun Song, s’est excusé auprès des autorités, endommageant sérieusement la crédibilité de la Cour. Il promettait, en outre, de conduire une enquête sur les événements et de sanctionner, le cas échéant, ses employés.

De son côté, Melinda Taylor a déploré les atteintes portées aux droits de son client, dont celui de s’entretenir de façon confidentielle avec son avocate, précisant que « les autorités libyennes ont délibérément trompé la défense quant à savoir si la visite à M. Kadhafi serait surveillée, et a saisi des documents couverts par le secret professionnel et les ordonnances de protection de la CPI. »

L’avocate a ensuite assuré que ses « actions étaient compatibles avec mes obligations légales en vertu des règles de la CPI et du code de déontologie des avocats ».

Evoquant plus spécifiquement sa détention, Melinda Taylor a assuré que le capitaine Al-Ajmi, commandant de la brigade de Zintan, et ses soldats, « nous ont traité avec respect et dignité et ont été très attentifs à nos exigences »

SM/GF