Centrafrique: accords de paix avec deux groupes rebelles

Le gouvernement centrafricain a signé la semaine dernière à N'Djamena au Tchad des accords de paix avec deux des cinq groupes du principal mouvement rebelle armé, la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC), a-t-on appris vendredi auprès des autorités de Bangui.

"Ils se sont engagés à cesser immédiatement les hostilités dès la signature des accords le 19 avril [...] sous l'égide du garant, le Tchad", a déclaré le général Henry Wanzet Linguissara, à l'issue des négociations avec les deux groupes armés à dominante peule, l'Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) et "Retour, Réclamation et Réhabilitation" (3R).

Le Tchad, accusé fréquemment de servir de base-arrière aux rebelles des 3R, s'est posé en médiateur. Maxime Balalou, porte-parole du gouvernement centrafricain, a déclaré à l'AFP que "l'implication du Tchad se justifie par la volonté de renforcer les liens séculiers entre les deux pays".

Sans qu'aucune échéance n'ai été révélée, pas plus que les termes exacts de l'accord, Henry Wanzet Linguissara a affirmé que les deux groupes se sont "engagés à réintégrer le processus [de] paix" signé par le gouvernement centrafricain et 14 mouvements armés en 2019. L'UPC et les 3R avaient quitté le processus en 2021.

"Nous attendons la concrétisation sur le terrain de cette volonté [de paix]", nuance M. Balalou.

Affaibli dans ses positions au sud-est en 2024, Ali Darassa, chef de l'UPC, multipliait depuis plusieurs mois les appels du pied au gouvernement pour réintégrer le processus de paix. Les 3R menés par Sendé Bobo n'avaient jusqu'alors jamais fait de déclaration publique en ce sens.

La CPC s'est constituée en 2020 pour renverser le président Faustin-Archange Touadéra au lendemain de sa réélection pour un second mandat. L'ancien président François Bozizé, destitué en 2013 par un coup d'Etat d'un mouvement rebelle à majorité musulmane, la Séléka, avait pris la tête de la CPC.

Exilé en Guinée Bissau depuis 2023, M. Bozizé est depuis un an sous le coup d'un mandat d'arrêt international de la Cour pénale spéciale, instaurée en Centrafrique pour juger les crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis depuis 2003, pour de possibles exactions de son régime pendant ses dix années au pouvoir.

Dans un communiqué le 22 avril, la CPC a vivement critiqué les transactions entre deux de ses composantes sans avoir été consultée pour d'éventuelles concertations collégiales.

La Centrafrique subit des conflits récurrents depuis son indépendance de la France en 1960. La situation sécuritaire s'est améliorée sous la pression de l'armée centrafricaine (Faca) appuyée par le groupe paramilitaire russe Wagner et l'armée rwandaise, mais les violences persistent notamment sur les axes routiers, dans le nord-ouest, et l'est.

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