« Il est passé devant le ministère public plus de quatre fois. Il a refusé d’être interrogé, et très récemment il a évoqué le droit au silence », a indiqué à l’agence Hirondelle Alain Mukurarinda, porte-parole du parquet général.
Les premières fois, selon M. Mukurarinda, le pasteur, tout en clamant son innocence, avait « prétendu n’avoir pas encore lu tout le dossier ». « Cela ne gêne en rien la procédure et la reprise de l’audience préliminaire reste toujours fixée au 27 août », a-t-il ajouté.
Joint au téléphone, Maître Gatera Gashabana, l’avocat du prêtre, s’est abstenu de faire un commentaire sur ce silence. Il a en revanche affirmé que les préparatifs de l’audience préliminaire allaient bon train.
« Nous sommes très avancés dans la préparation du dossier. Nous sommes en train de terminer notre argumentaire et serons prêts à la date fixée (…) Nous demanderons la liberté provisoire pour notre client », a-t-il indiqué.
Lors de sa première comparution devant le Tribunal de grande instance de Nyarugenge (Kigali), le 26 avril, le pasteur avait obtenu un report de 4 mois de son procès, parce qu’il n’avait encore discuté du dossier avec son défenseur.
Poursuivi pour génocide et extermination, Uwinkindi est accusé d’avoir dirigé des attaques meurtrières contre les Tutsis de sa paroisse de Kayenzi (est) et des environs, y compris ses fidèles, pendant le génocide perpétré contre les tutsis en 1994.
Il est le premier accusé du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) remis entre les mains de la justice rwandaise.
Le transfert d’Uwinkindi a été décidé, dans une décision historique, le 28 juin 2011 et confirmé par la chambre d’appel le 16 décembre. Le renvoi effectif a été retardé suite aux tractations entre le greffe du TPIR et des organisations pressenties pour assuter le monitoring de ses conditions de détention et de son procès.
L’homme d’église Uwinkindi est actuellement détenu à la prison centrale de Kigali, appelée « 1930 »
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