L’homme politique congolais est accusé de crimes de guerre et crimes contre l’humanité pour des exactions perpétrées en Centrafrique en 2002 et 2003 par ses combattants du Mouvement pour la libération du Congo (MLC).
La thèse centrale de la défense est que l’ancien chef rebelle ne pouvait, depuis son quartier général à Gbadolite, en République démocratique du Congo (RDC), contrôler ses hommes envoyés en RCA.
« Au niveau de la direction du parti, nous sommes confiants (…) Jean-Pierre Bemba sera libéré et nous reviendra le plus tôt possible », a déclaré à Radio Okapi le secrétaire général adjoint du MLC, Jean-Lucien Busa.
Le MLC compte parmi les principales forces de l’opposition politique en RDC.
« Tous les Congolais savent que les troupes du MLC à l’époque n’étaient pas allées comme ça en Centrafrique ; elles y étaient allées parce qu’elles étaient invitées par un gouvernement démocratiquement élu », a expliqué M.Busa, résumant l’essentiel de la ligne de défense.
Ces combattants du MLC portaient l’uniforme de l’armée centrafricaine, son armement et son matériel de communication, a insisté Busa.
Le ton de cette ligne de défense avait été donné le mois dernier par le premier témoin de Bemba, le général français à la retraite Jacques Seara. « Ce témoignage d’un expert militaire français est d’une importance capitale », a estimé Busa, dénonçant une nouvelle fois « l’arrestation totalement politique et arbitraire » du président officiel du parti.
Il a expliqué que le MLC disposait, à l’époque, sur la portion du territoire congolais sous son contrôle, des pouvoirs d’un Etat à part entière, en vertu des accords de Lusaka. En cette qualité, Bemba pouvait donc, selon lui, légitimement conclure un accord avec le voisin centrafricain Ange-Félix Patassé alors aux prises avec la rébellion de François Bozizé actuellement au pouvoir.
Interrogé sur les contacts du parti avec l’accusé, le secrétaire général adjoint a assuré que les responsables du MLC rendaient « des visites presque quotidiennes au président Bemba ». « Le MLC soutient à 100 % le président Bemba », a-t-il affirmé.
Il a enfin déclaré que les autres leaders du parti avaient réussi à « le maintenir en ordre de marche », même si « l’absence d’un dirigeant de la trempe de Bemba est un vide important ».
Le sénateur congolais, qui en est actuellement à l’audition de son deuxième témoin, un expert comme le premier, dispose de huit mois pour présenter sa défense.
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