Sadi Bugingo, aujourd’hui âgé de 47 ans, était un homme d’affaires en vue dans la préfecture de Kibungo (est) pendant le génocide des Tutsi de 1994.
« Il s’agit en tout de 58 témoins des deux parties, qui seront entendus par voie de vidéoconférence, depuis une salle du Parquet général ici à Kigali », a indiqué à l’agence Hirondelle Jean-Bosco Siboyintore, responsable de la cellule du parquet chargée de la recherches des accusés de génocide en fuite à l’étranger.
«Les auditions commencent lundi et se poursuivront jusqu’au 29 novembre », a-t-il poursuivi soulignant que « le public pourra y assister ».
« Ces témoins seront donc à Kigali et les juges, qui leur poseront des questions, seront dans leur tribunal en Norvège », a expliqué Siboyintore, assurant que tout était prêt sur le plan technique.
« Une vingtaine d’autres témoins dans la même affaire ont été entendus à Oslo et sont déjà de retour au Rwanda», ajouté le magistrat rwandais joint au téléphone à Kigali.
Le ministère public norvégien accuse Sadi Bugingo, d’avoir ordonné et encouragé les massacres de plus de 2.000 Tutsis dans sa préfecture natale de Kibungo (est) pendant le génocide de 1994. Il aurait, selon l’accusation, armé et transporté les auteurs directs de ces massacres.
Kigali avait souhaité son extradition mais la demande ne pouvait être retenue, l’accusé ayant obtenu la nationalité norvégienne
Bugingo, arrivé en Norvège en 2001 pour rejoindre sa famille, a été arrêté l'année dernière à Bergen (ouest du pays). Ce procès, le premier en Norvège pour génocide, devrait durer plusieurs mois et s'achever début 2013.
ER/GF