Recherché par la France et l’Espagne, Faustin Kayumba Nyamwasa, ancien chef d'état-major de l’armée rwandaise, est arrivé en Afrique du Sud en février 2010 après avoir eu maille à partir avec le régime du président Paul Kagame, son ancien compagnon d’armes.
Le Centre de règlement des litiges en Afrique australe (SALC) et le Consortium pour les réfugiés et migrants en Afrique du sud (CoRMSA) ont demandé lundi à la Cour suprême d’annuler la décision prise en juin 2010 par les autorités sud-africaines de lui accorder le statut de réfugié.L'avocat de CoRMSA, Anton Katzn, a fait valoir que le général ne pouvait bénéficier de ce statut puisqu'il est soupçonné de crimes de guerre. « Nous reconnaissons qu'il ne peut pas être renvoyé au Rwanda, mais cela ne concerne pas cette cour. Cette cour doit décider s'il a droit au statut de réfugié », a plaidé M. Katz. Il a cependant admis que Nyamwasa pouvait toujours solliciter un autre type d'autorisation de séjour.
L'officier s'était vu accorder le statut de réfugié en juin 2010, seulement quelques jours après avoir été blessé par balles devant son domicile à Johannesburg. Ces violences avaient été décrites par les autorités sud-africaines comme une tentative d'assassinat par "des agents secrets" étrangers.
Le Rwanda veut aussi qu'il soit rapatrié pour purger une peine de 24 ans de prison, une cour militaire l'ayant condamné par contumace, pour désertion, diffamation et menace à la sécurité de l'Etat.
Nyamwasa est par ailleurs accusé par la justice française et espagnole d'être impliqué dans l'attentat contre l'avion de l'ancien président Juvénal Habyarimana, événement déclencheur du génocide des Tutsis.
Depuis son arrivée en Afrique du Sud, Nyamwasa a créé, avec d’autres dissidents de l'actuel régime rwandais, le Congrès national du Rwanda (RNC), un parti d’opposition en exil.
ER/GF