30.10.12 - GBAGBO/CPI – LES PARTISANS DE LAURENT GBAGBO MANIFESTENT DEVANT LA CPI

La Haye, 30 octobre 2012 (FH) – Près de 500 partisans de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo ont manifesté devant la Cour pénale internationale (CPI), où se déroulait une audience au cours de laquelle la défense a de nouveau demandé la mise en liberté provisoire du suspect.

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Installés sur un terre-plein face à l’entrée réservée aux suspects, les manifestants ont attendu en vain l’arrivée de leur chef, espérant que leurs slogans seraient audibles jusque dans la salle d’audience. Mais Laurent Gbagbo ne s’est pas présenté devant la Cour. La défense affirme qu’il souffrirait des conséquences de ses huit mois de détention en Côte d’Ivoire, entre avril et novembre 2011.

Les partisans de l’ancien chef d’Etat ont enchaîné les chants, les danses et les appels en faveur de sa libération, reprochant au procureur de ne pas poursuivre les supporters du camp de l’actuel président Alassane Ouattara, ou les responsables occidentaux impliqués dans la crise de 2010 en Côte d’Ivoire, comme l’ancien président français Nicolas Sarkozy et son homologue américain Barak Obama.

La police néerlandaise a arrêté trois manifestants, qui auraient été libérés en début de soirée. Particulièrement tendues, les forces de l’ordre – dont la police montée – ont dressé un cordon de sécurité et fermé le boulevard qui jouxte le bâtiment. L’accès à la Cour a été fermé pendant une large partie de l’audience.

Maître Emmanuel Altit a refusé d’évoquer en audience publique les problèmes de santé dont souffrirait Laurent Gbagbo. Il a estimé cependant qu’il n’avait aucune raison de fuir s’il devait être mis en libération provisoire. Le procureur a affirmé qu’il disposerait de 100 millions d’euros, placés sur deux comptes bancaires. « Avec cent millions d’euros, il n’y a pas de quoi faire la révolution !» a rétorqué Emmanuel Altit.

Dans une décision rendue la semaine dernière, la chambre d’appel avait confirmé le refus de la chambre préliminaire. Elle arguait notamment que Laurent Gbagbo possèderait des soutiens importants en Côte d’Ivoire et au niveau international, qui pourraient soutenir sa fuite éventuelle.

« Ils reprochent au président Laurent Gbagbo d’être soutenu, d’avoir des contacts, mais il a quand même été président de la République ! » a reproché Abel Naki, président du "Cri Panafricain". « Est-ce qu’on peut reprocher aujourd’hui à  Nicolas Sarkozy d’avoir des réseaux dans le monde politique, d’avoir des supporters ? a-t-il ajouté. Il a été président de la Côte d’Ivoire pendant dix ans, c’est normal qu’il ait des contacts, par rapport à son programme de gouvernement, par rapport à toutes les actions menées en Côte d’Ivoire, de bonnes actions, ce sont ces actions-là qui font que le président Laurent Gbagbo a beaucoup de soutiens ».

La décision des juges ne sera pas rendue avant plusieurs jours, voire plusieurs semaines. La Cour n’a toujours pas abordé le fond de l’affaire Gbagbo, depuis son transfèrement à La Haye, il y a 11 mois. Reportées à plusieurs reprises, les audiences de confirmation des charges ne sont toujours pas programmées.

 

SM/GF