« L’armée de Côte d’Ivoire a été responsable d’atteintes aux droits humains généralisées en août et au début du mois de septembre 2012. Ces abus incluaient des arrestations arbitraires, des détentions illégales, des actes d’extorsion, des traitements inhumains et, dans certains cas, des actes de torture », écrit cette organisation basée à New York.Le rapport de 80 pages détaille la répression brutale qui a fait suite à une série d’attaques violentes contre des installations militaires à travers le pays en août. Ces attaques auraient été menées par des militants fidèles à l’ancien président Laurent Gbagbo, actuellement détenu au siège de la Cour pénale internationale (CPI).
« La répression qui a suivi a été marquée par des actes rappelant les crimes graves commis pendant la crise postélectorale de 2010-2011, et perpétrés dans certains cas sous des commandants précédemment identifiés comme responsables d’abus brutaux », a constaté Human Rights Watch.
« Le gouvernement du président Alassane Ouattara devrait garantir la mise en place rapide d’une enquête et le lancement de poursuites judiciaires à l’encontre des membres des forces armées qui ont commis des atteintes aux droits humains graves, dont des actes de torture et des traitements inhumains, en réponse à ces menaces sécuritaires », demande l’organisation.« Les menaces sécuritaires auxquelles la Côte d’Ivoire est confrontée sont réelles, mais les abus généralisés perpétrés par les militaires ne font que les aggraver plutôt que d’y mettre un terme », a déclaré Corinne Dufka, chercheuse sur l’Afrique de l’Ouest à Human Rights Watch.
Le rapport s’appuie sur une mission de trois semaines menée à Abidjan entre la fin du mois d’août et le début du mois de septembre, au plus fort de la répression militaire. Human Rights Watch a interrogé 39 personnes qui ont été arrêtées et détenues après les attaques d’août, ainsi que 14 témoins oculaires d’arrestations massives, de passages à tabac et d’autres exactions. Human Rights Watch s’est également entretenu avec des conducteurs de véhicules de transport de marchandises et de passagers, des membres des familles de personnes toujours en détention, des leaders de la société civile ivoirienne, des représentants du gouvernement, des représentants d’organisations humanitaires, des représentants de la mission de maintien de la paix des Nations Unies, ainsi que des diplomates à Abidjan.ER/GF