A sa comparution lundi devant une chambre spécialisée de la Haute cour à Kigali, l’universitaire rwandais, qui est poursuivi pour incitation au génocide des Tutsis de 1994, avait demandé un report de 48 jours. Il avait d’abord expliqué que l’un de ses avocats, le Kényan Ottachi Bw'Omanwa, présent dans la salle, avait reçu avec retard les autorisations nécessaires du barreau de Kigali. Il avait également fait état de violations, par les services pénitenciers, de la confidentialité de ses communications avec sa défense.
Dans un autre grief contre l’administration de la prison, il avait déclaré avoir reçu avec retard le matériel informatique nécessaire pour la préparation du procès.
Dans une décision rendue publiquement mardi, le juge Athanase Bakuzakundi et ses deux confrères de la chambre spécialisée ont conclu que le plaideur kényan n’avait effectivement pas disposé du temps nécessaire pour préparer son dossier. La chambre, après avoir rejeté les autres griefs, a ainsi reporté l’ouverture du procès sur le fond au 17 décembre.
Mugesera avait obtenu, le 19 septembre, un délai de deux mois pour préparer son procès. Ce linguiste rwandais est poursuivi pour un discours en langue rwandaise prononcé il y a 20 ans, lors d’un meeting politique de son parti. Le procureur soutient que le discours appelait les Hutus à massacrer les Tutsis tandis que l’universitaire affirme que ses propos ont été mal interprétés, sortis de leur contexte.
Mugesera a été extradé du Canada le 24 janvier dernier après une bataille juridique de 15 ans.
SRE-ER/GF