L’épouse de l’ancien président ivoirien est poursuivie, en qualité de co-auteur indirecte pour crimes contre l’humanité, dont des meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains, commis entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011 à Abidjan et dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire.
Au cours des violences suivant le scrutin présidentiel, au terme duquel les deux candidats, Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, s’étaient déclarés vainqueurs, les forces pro-Gbagbo « ont pris pour cible des civils qu’elles pensaient être des partisans d’Alassane Ouattara », selon le mandat d’arrêt.
Simone Gbagbo, « qui était idéologiquement et professionnellement très proche de son mari », lit-on dans ce mandat, a participé à la mise en œuvre d’un plan devant permettre le maintien au pouvoir de son mari. « Bien que n’étant pas élue, soulignent les juges, elle se comportait en alter ego de son mari, en exerçant le pouvoir de prendre des décisions d’Etat ». Le mandat souligne en outre qu’elle a « donné aux forces pro-Gbagbo l’instruction de commettre des crimes contre des personnes représentant une menace pour le pouvoir de son mari » et qu’elle exerçait « un contrôle conjoint sur les crimes, dans la mesure où elle avait le pouvoir de contrôler les milices de jeunes et de leur donner directement des instructions ».
Selon le procureur, ces milices étaient intégrées aux Forces de défense et de sécurité (FDS) de Côte d’Ivoire. L’épouse de l’ancien chef d’Etat, détenu dans la prison de la Cour depuis le 30 novembre 2011, aurait aussi donné des instructions au FDS.
Depuis son arrestation, Simone Gbagbo est détenue à Odienné, dans le Nord-ouest de la Côte d’Ivoire. Selon l’AFP, le greffe de la CPI préparerait son transfert à La Haye.
SM/GF