Le gouvernement soudanais a affirmé lundi qu'il était prêt à offrir des garanties judiciaires aux mouvements rebelles qui affrontent l'armée afin qu'ils participent à des négociations avec Khartoum, visant à tenter de résoudre les multiples crises du pays.
Le président Omar el-Béchir a appelé à un dialogue national susceptible de mettre fin aux conflits qui secouent les régions frontalières et empirent les difficultés économiques du pays.
"Nous sommes prêts à donner les garanties nécessaires pour que les groupes armés y participent", a déclaré lors d'une conférence de presse le Premier vice-président, Bakri Hassan Saleh.
"Nous sommes disposés à geler les condamnations contre les chefs rebelles", a-t-il ajouté, précisant que le gouvernement ne pourrait toutefois pas leur accorder une amnistie totale pour le moment.
Depuis 2003, des insurgés, accusant notamment Khartoum de les discriminer, s'opposent à l'armée soudanaise dans la région du Darfour, dans l'ouest du Soudan. Ce conflit a fait plus de 300.000 morts et déplacé 2,5 millions de personnes, selon l'ONU.
Dans le Kordofan-Sud et le Nil Bleu, l'armée soudanaise fait face à une autre insurrection depuis 2011, celle du Mouvement de libération du Soudan.
Le président Omar el-Béchir, recherché depuis 2009 par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre dans cette région, a appelé en janvier à un dialogue national mais aucune discussion n'a encore eu lieu.
Ces discussions doivent avoir lieu au Soudan, insiste le gouvernement.
Le médiateur de l'Union africaine Thabo Mbeki a rencontré lundi le président soudanais et prévoit de rester une semaine afin d'évoquer ce dialogue.
"Si Mbeki veut faciliter le dialogue interne, il est le bienvenu, mais un dialogue à l'extérieur du pays n'est pas permis", a prévenu M. Saleh.