11.12.12 - CPI/GBAGBO – LA DEFENSE DE LAURENT GBAGBO JOUE LA MONTRE

La Haye, 11 décembre 2012 (FH) – « Les parties ont eu suffisamment de temps pour se préparer », a indiqué la présidente de la chambre préliminaire dans l’affaire Gbagbo à l’ouverture d’une conférence de mise en état, mardi après-midi.

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L’audience visait à fixer la date de l’ouverture des audiences de confirmation des charges dressées contre Laurent Gbagbo, qui n’y assistait pas. L’ancien président ivoirien est poursuivi par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité commis en Côte d’Ivoire lors de la crise qui avait suivi l’élection présidentielle de novembre 2010.

La présidente de la chambre, Sylvia Fernandez de Gurmendi, a souhaité que ces audiences puissent se tenir en février 2013. Les victimes et le procureur ont accepté cette proposition. Seule la défense a indiqué avoir besoin de plus de temps, jugeant l’affaire « extrêmement sensible, délicate et complexe ». Maître Emmanuel Altit, avocat principal de Laurent Gbagbo, a énoncé de nombreuses requêtes. Il a notamment demandé à la chambre de désigner un expert pour évaluer la validité de certains documents émis par l’accusation. Il a aussi demandé à avoir accès aux témoins du procureur, puis ajouté qu’il devait savoir dans quel contexte certaines pièces de l’accusation avaient été obtenues.

Affirmant qu’il manque de moyens, maître Altit réclamé plus de temps pour conduire ses propres enquêtes et avoir accès « à des personnes » afin  d’ « obtenir des documents cruciaux. » Pour l’avocat parisien, « il s’agit là du cœur de la stratégie de la défense ».

Pas très clair, selon le procureur, qui a reproché à la défense d’attendre la dernière minute pour soulever de nouvelles requêtes. « Aux yeux de l’accusation, c’est une tentative pour reculer les audiences de confirmation des charges » a déclaré le substitut Gilles Dutertre. Le procureur a précisé qu’il comptait ajouter un mode additionnel de responsabilité contre Laurent Gbagbo, aujourd’hui poursuivi en qualité de co-auteur indirect des crimes. Enfin, il a précisé qu’au cours des audiences de confirmation, le procureur n’appellerait aucun témoin à la barre.  

Au terme de l’audience, la présidente a évoqué l’état de santé de Laurent Gbagbo. Examiné par plusieurs spécialistes, l’ex-chef d’Etat avait été jugé fatigué, mais apte à suivre son procès. « Nous pensons qu’il est crucial qu’un traitement soit mis en place. Ce sont aux spécialistes de dire ce qu’il faut faire et comment le faire » a lancé maître Altit. Faute de quoi, cela pourrait avoir « des conséquences graves », selon l’avocat parisien.

La chambre est ensuite passée à huis clos, à la demande de la défense. Les avocats n’ont pas eu à défendre les raisons d’une telle confidentialité, acceptée d’office par la présidente de la chambre.  

Les audiences de confirmation des charges dans l’affaire Gabgbo ont déjà reportées à deux reprises.

Laurent Gbagbo est incarcéré dans la prison de la CPI depuis le 30 novembre 2011. Sa femme, Simone Gbagbo, fait l’objet d’un mandat d’arrêt depuis février 2012, mais il n’a pas été exécuté par la Côte d’Ivoire.

SM/GF