15.02.13 - CPI /KENYA - KENYATTA INTERROMPT SA CAMPAGNE POUR COMPARAITRE DEVANT LA CPI

Arusha,15 février 2013 (FH) – L’un des favoris à la présidentielle kényane du 4 mars prochain, l’actuel vice-Premier ministre Uhuru Kenyatta et son partenaire politique, le député William Ruto, ont dû interrompre jeudi pendant quelques heures leur campagne, pour comparaître devant la Cour pénale internationale (CPI).

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Les deux hommes, ainsi que l’ancien directeur de cabinet de la Présidence, Francis Muthaura et le journaliste Joshua Sang, sont poursuivis, dans deux procès qui devraient s’ouvrir en avril, devant la Cour internationale. Ils sont accusés de crimes contre l’humanité commis dans leur pays lors des violences qui avaient suivi les élections de fin 2007. Pour préparer les débats proprement dits, les juges de la cour avaient jugé utile d’entendre jeudi le procureur et les différentes équipes de défense lors d’une « conférence préalable au procès ». Kenyatta et Ruto ont choisi d’y participer en vidéo conférence depuis Nairobi, la capitale de leur pays, tandis que les deux autres étaient présents au siège de la cour à La Haye, aux Pays-Bas.

Dans la matinée, c’était le tour de Kenyatta et Muthaura. Sans tarder, les deux hommes ont accusé le procureur de les piéger en leur transmettant tardivement des éléments de preuve. En conséquence, ils ont demandé un report du procès. « Cela ne me fait nullement plaisir de demander un report mais, dans ce cas, la nature (de la violation de l’obligation de communiquer des pièces) est tellement extrême, que je n'ai pas le choix », a déclaré Maître Steven Kay qui défend le vice-Premier ministre. Karim Khan, l’avocat de Muthaura, a abondé dans le même sens. « Il y a plus de 4.000 pages de nouveaux éléments de preuve et 28 nouveaux témoins jetés sur la défense à la dernière minute. Comment, Ciel, pouvons-nous aller au procès ? », s’est indigné le défenseur. La chambre ne s’est pas prononcée sur ces demandes de report. Kenyatta et Muthaura sont poursuivis pour cinq chefs d'accusation constitutifs de crimes contre l'humanité, dont meurtre, viol et persécutions.

Dans une affaire parallèle, sont poursuivis le député William Ruto - dont le parti a créé une alliance électorale avec celui de Kenyatta- et le présentateur de radio Joshua Sang. Avec ses 37 ans, le journaliste est le cadet des quatre accusés. Ruto et Sang doivent répondre de trois chefs d'accusation, dont meurtre et persécution. Si le calendrier reste maintenu, leur procès débutera le 10 avril tandis que l’affaire impliquant le vice-Premier ministre et l’ex-directeur de cabinet de la présidence commencera le lendemain, 11 avril. Les quatre font l’objet de citations à comparaître et se sont présentés en prévenus libres à plusieurs reprises devant la Cour. La procureure de la CPI, Fatou Bensouda a cependant prévenu qu’elle demanderait l’émission de mandat d’arrêt s’ils incitaient à la violence. Elle a par ailleurs assuré que le processus judiciaire en cours se poursuivrait, indépendamment de l’issue du scrutin présidentiel. Kenyatta n’a cessé de promettre, lors de sa campagne, que s’il était élu président, ses comparutions ne paralyseraient pas la gestion du pays.

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