Fils de Jomo Kenyatta, le père de l’Indépendance du Kenya, Uhuru a formé une alliance électorale avec le député William Ruto, également poursuivi par la cour internationale.
La Haute cour, siégeant à Nairobi, s’est déclarée « incompétente » pour examiner la requête déposée par plusieurs organisations et particuliers qui contestaient l’éligibilité de ces deux grandes figures de la scène politique kényane. « Il est de notoriété publique que les deux ont été inculpés ; mais étant donné que les tribunaux kényans et la CPI sont d’une compétence concurrente, nous ne pouvons pas statuer sur la même affaire. Seule la CPI peut leur interdire de briguer des postes publics », ont conclu les cinq juges de la chambre. « Les deux n’ont pas encore été jugés coupables et les citoyens ont le droit d’élire une personne de leur choix et les candidats ont le droit de se présenter », poursuit le jugement qui était retransmis en direct à la télévision. Selon les juges, les requérants peuvent saisir la Cour suprême s’ils estiment que la Commission électorale a violé la Constitution en approuvant les deux candidatures.
A l’entrée du tribunal, plusieurs partisans de l’alliance Kenyatta-Ruto ont scandé les noms de leurs candidats, en chantant et en dansant.
Selon l’AFP, Leempaa Suiyanka, un des porte-parole de la coalition informelle d’ONG ayant porté ce cas en justice, a indiqué que celles-ci n’avaient « pas encore décidé » si elles allaient ou non poursuivre leur procédure devant la Cour suprême. « Nous n’avons que deux semaines pour analyser le jugement et décider si nous portons l’affaire devant la Cour suprême. Nous sommes soumis à des contraintes de temps et d’argent ». Le premier tour du scrutin présidentiel aura lieu le 4 mars.
Plusieurs associations de la société civile et des particuliers kényans avaient saisi la justice, estimant les candidatures de Kenyatta et Ruto incompatibles avec les dispositions de la Constitution sur l’intégrité, en raison de leur inculpation par la CPI.
Uhuru Kenyatta, actuel vice-Premier ministre âgé de 51 ans, et l’ex-ministre William Ruto, 46 ans, sont inculpés par la CPI pour leur implication présumée dans les violences qui avaient suivi l’annonce des résultats de la précédente élection présidentielle de décembre 2007.Les deux procès dans lesquels ils sont poursuivis devraient démarrer les 10 et 11 avril, selon le calendrier de la CPI.
Jeudi, ils avaient participé en vidéo-conférence, depuis Nairobi, à une conférence préalable au procès au cours de laquelle ils avaient demandé le report de l’ouverture des débats au fond, au motif que le procureur leur aurait transmis tardivement certains documents. La chambre n’a pas encore statué sur cette requête.
ER