« A l’occasion de la première commémoration du génocide qu’il a eu à connaître en tant que président de la République, François Hollande n’a pas su se démarquer de ses prédécesseurs et reconnaître officiellement les responsabilités de l’État français, sous la présidence de François Mitterrand, dans ce crime imprescriptible », écrit Survie, dans un communiqué publié sur son site internet.
Lors d’une visite à Kigali en février 2010, le prédécesseur de François Hollande, Nicolas Sarkozy avait reconnu « une forme d'aveuglement » de Paris pour n'avoir pas « vu la dimension génocidaire » du régime rwandais hutu qu'il soutenait à l'époque. Sarkozy n’avait cependant pas prononcé de mea culpa, ni reconnu une quelconque responsabilité de la France.
« Les responsabilités de l’État français dans le génocide des Tutsi sont indéniables », déclare l’association Survie qui accuse le régime français de l’époque d’avoir permis , par le biais de l’Opération Turquoise, la fuite dans l’ex-Zaïre du gouvernement rwandais en place au moment du génocide. « Nœud de contradictions, Turquoise voit des soldats français exfiltrer les génocidaires pendant que d’autres sauvent des Tutsis, parfois en outrepassant les ordres. Elle est aussi l’occasion de comportements gravissimes à l’égard des Tutsis, comme en témoigne notamment la dizaine de plaintes de rescapés instruites par le pôle génocide et crimes contre l’humanité » ouvert auprès du Tribunal de grande instance de Paris, affirme Survie.
« Il est donc grand temps que la vérité se fasse », estime l’association qui appelle les dirigeants français d’aujourd’hui à « ne pas contribuer par leur silence à alimenter un négationnisme d’État ».
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