10.05.13 - TPIR/MILITAIRES II - LES EX-CHEFS DE L’ARMEE ET DE LA GENDARMERIE RWANDAISES CLAMENT LEUR INNOCENCE

Arusha, 10 mai 2013 (FH) – Condamnés en première instance, les anciens chefs d’état-major de l’armée et de la gendarmerie rwandaises, les généraux Augustin Bizimungu et Augustin Ndindiliyimana ont clamé leur innocence vendredi, au terme de leur procès devant la chambre d’appel du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), a constaté l’agence de presse Hirondelle.

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« J’ai exhorté les militaires à la discipline et au respect de la dignité de la personne humaine ; j’ai appelé à la cessation des tueries et demandé de prendre des mesures contre les militaires délinquants », s’est défendu le général Bizimungu qui fut nommé chef d’état-major de l’armée à la mi-avril 1994. Condamné par la chambre de première instance à 30 ans de prison pour crimes de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre, il a déclaré avoir hérité d’une « armée démoralisée, avec beaucoup de désertions ». Les juges de première instance l’ont notamment condamné pour n’avoir pas pu prévenir les crimes commis par des militaires ou sanctionner les auteurs. « Tous mes espoirs furent balayés par l’attentat (qui coûta la vie au président Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994) et la reprise des hostilités par le Front patriotique rwandais » (FPR) actuellement au pouvoir, a-t-il indiqué. Il a ajouté que « sans la reprise immédiate de la guerre par le FPR, l’horreur qu’a connue le Rwanda n’aurait pas atteint les proportions que nous connaissons ».

Condamné au temps déjà passé en détention et donc aujourd’hui en liberté, le général Ndindiliyimana qui était chef d’état-major de la gendarmerie, a également protesté de son innocence. « J’espère que les arguments développés par mes avocats vous convaincront de me déclarer non coupable et de prononcer mon acquittement », a-t-il déclaré. « Je réserve une pensée particulière à toutes les victimes de la tragédie rwandaise. Je partage la douleur de ceux qui, au Rwanda, ou ailleurs, ont souffert ou souffrent encore des séquelles du drame rwandais », a ajouté le général Ndindiliyimana.

Jugés dans la même affaire, le major François-Xavier Nzuwonemeye et le capitaine Innocent Sagahutu, condamnés à 20 ans de prison en première instance, ont également demandé aux juges d’appel de les acquitter. Nzuwonemeye commandait le bataillon de reconnaissance tandis que Sagahutu était chef d’un escadron au sein de cette unité d’élite.

Pour sa part, le procureur Abdoulaye Seye a demandé à la chambre d’appel de prononcer « des peines plus lourdes » contre les quatre condamnés. « La chambre rendra son arrêt en temps opportun », a indiqué à la fin de l’audience le juge président Theodor Meron.

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