Charles Bandora, premier suspect de génocide extradé vers le Rwanda par un pays européen, a été remis aux autorités rwandaises le 10 mars dernier à Kigali.
Le juge John Byakatonda, du Tribunal de grande instance de Nyarugenge, à Kigali, a motivé sa décision par le risque de voir l’accusé disparaître dans la nature, rapporte le quotidien privé le New Times. Le magistrat a rappelé que l’ancien commerçant était poursuivi pour des crimes graves et qu’il ne s’était pas présenté de lui-même devant la justice.
Le suspect est décrit par le parquet général comme un membre influent du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND) de feu le président Juvénal Habyarimana. Il est notamment accusé d’avoir participé à l’entraînement de miliciens Interahamwe, dans la région du Bugesera (Est) et d’y avoir supervisé des massacres de Tutsis en 1994. Son extradition avait été demandée par le Rwanda en 2008. En revanche, la demande d’extradition visant Sadi Bugingo, un autre Rwandais vivant en Norvège, n’avait pas abouti, l’homme ayant déjà obtenu la nationalité du pays hôte. Il a été déféré devant la justice norvégienne et condamné à 21 ans de prison en février dernier. ER