Suspect de crimes contre l’humanité commis dans son pays entre décembre 2010 et avril 2011, Laurent Gbagbo est détenu à la prison de Scheveningen à La Haye depuis fin 2011.Les audiences de confirmation des charges s’étaient terminées il y a trois mois.Dans leur décision rendue lundi, les trois juges de la chambre préliminaire ont décidé, à la majorité, de renvoyer son dossier à la procureure Fatou Bensouda.La magistrate gambienne et son équipe devront apporter plus d'éléments probants sur l'organisation des forces pro-Gbagbo, sur les confrontations possibles entre les forces pro-Gabgbo et les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), sur les victimes ou bien encore sur l'adoption d'un plan présumé visant à attaquer la population civile favorable à Alassane Ouattara, l’actuel chef de l’Etat ivoirien.Selon un communiqué publié sur le site de la Cour, la chambre préliminaire a estimé que « la preuve du procureur, vue dans son ensemble, n’était pas complètement dépourvue de pertinence et de valeur probatoire mais laissait la chambre sans autre choix que de refuser de confirmer les charges ».Dès l’annonce de la décision, la défense de Laurent Gbagbo a crié victoire : « les juges ont considéré que le procureur s’appuyait sur des documents invérifiables ou des documents qui se contredisaient mutuellement », s’est réjoui l’avocat principal de la défense, Emmanuel Altit interrogé par RFI. « En d’autres termes, les juges ont considéré que le narratif du procureur ne reposait sur rien. C’est une victoire de la justice, du droit et de la vérité historique », a ajouté le plaideur français.ER