L'ancien dictateur du Guatemala, Efrain Rios Montt, poursuivi pour génocide, a été admis mardi dans une clinique psychiatrique afin d'y subir des examens devant déterminer s'il est apte à suivre son procès, a constaté un photographe de l'AFP.
Dissimulé sous une couverture, le général à la retraite, âgé de 89 ans, a été transporté en ambulance aux côtés de ses fils Zury et Enrique de sa résidence située dans l'est huppé de la capitale à la clinique Los Pinos.
Cette hospitalisation a été ordonnée par le tribunal chargé de son procès pour génocide. L'accusation avait dans un premier temps demandé qu'il soit examiné dans un établissement public, mais la défense a obtenu que les examens soient réalisés dans une clinique privée.
Accusation et parties civiles soupçonnent les médecins de l'ancien dictateur, à la tête du pays durant 17 mois entre 1982 et 1983, de lui administrer des médicaments destinés à le faire passer pour sénile, afin de lui éviter d'être traduit en justice.
L'accusé sera placé sous la surveillance "d'agents du parquet et de la police", a ordonné la juge Maria Eugenia Castellanos.
L'hospitalisation devrait se prolonger jusqu'au 15 août.
"Se trouvant dans un hôpital privé en présence de sa famille, de ses amis, etc., nous considérons qu'il sera très difficile pour le panel d'experts désignés de réaliser un travail objectif et impartial", a regretté auprès de l'AFP Me Hector Reyes, avocat du Centre pour l'action légale pour les droits de l'homme (Caldh), partie civile au procès.
Une audience est prévue le 18 août pour prendre connaissance des résultats de l'expertise.
M. Rios Montt est accusé, au côté de son ancien chef des renseignements, d'être responsable du massacre par l'armée de 1.771 indiens mayas de l'ethnie des ixiles, dans le nord du Guatemala, durant son court mandat.
Déjà jugé en 2013 pour génocide, une première pour un ancien dirigeant latino-américain, il avait été condamné à 80 ans de prison mais la procédure avait été annulée par la Cour constitutionnelle, qui avait ordonné la tenue d'un nouveau procès.
Après plusieurs reports, celui-ci a débuté le 23 juillet, mais la défense de l'ancien général, placé en résidence surveillée en raison de son âge, a présenté un certificat médical établissant qu'il n'était pas en état mental d'assister à son jugement.
Cette expertise a été contestée par l'accusation, qui a demandé un examen indépendant.