Le juge Michel Charbonneau de la Cour supérieure de l'Ontario, à Ottawa, a rendu ce verdict aux termes d'un procès qui a duré près d'un an.Le juge, bien qu’ayant trouvé non crédible le propre témoignage de Mungwarere, a conclu que le procureur, à qui incombe le fardeau de la preuve, n’avait pas prouvé ses accusations au-delà de tout doute raisonnable.Le jugement reproche par ailleurs à l’accusation d’avoir fabriqué des éléments de preuve.Aujourd’hui âgé de 40 ans, Mungwarere, qui enseignait dans une école secondaire rwandaise lors du génocide des Tutsis de 1994, est arrivé au Canada en 2000. Il avait été arrêté en 2009 à Windsor, en Ontario, dans le cadre d'une enquête de la Gendarmerie royale.Il était accusé d'avoir participé à des massacres de Tutsis dans un hôpital de Kibuye (Ouest) et d'avoir pourchassé d’autres Tutsis qui tentaient de fuir. Lors de leurs dépositions sous serment devant la Cour, certains témoins ont toutefois admis avoir menti à la police au sujet de l'accusé.«Ce verdict démontre que le système de justice fonctionne au Canada», a déclaré l'un des avocats de l'accusé, Marc Merenberg, cité par La Presse Canadienne. Pour sa part, le ministère public a indiqué qu’il allait examiner la possibilité de faire appel ou non. Il dispose de 30 jours pour le faire.Le procès s'était ouvert en mai 2012. Il s’agissait de la deuxième affaire du genre au Canada en vertu de la loi contre les crimes de guerre adoptée en 2000.Le premier procès au Canada d'un Rwandais accusé de crimes de guerre, Désiré Munyaneza, a abouti à sa condamnation à la prison à vie en 2009.ER