Le Séléka a chassé du pouvoir en mars dernier le président François Bozizé.« Considérant que la lutte contre l’impunité des auteurs des crimes les plus graves est une condition sine qua non de la sécurité, la FIDH demande l’intervention d’une justice à caractère international via l’action de la Cour pénale internationale (CPI) et/ou la mise en place d’une juridiction mixte spécifique », recommande le FIDH dans un communiqué disponible sur son site internet.La procureure de la CPI, Fatou Bensouda, avait rappelé en avril dernier la compétence de la Cour pour les crimes en RCA. Elle avait averti qu’elle n’hésiterait pas, le cas échéant, à engager des poursuites.Une mission d’enquête de la FIDH était présente en RCA du 04 au 13 juillet. « Des éléments Séléka continuent de commettre les crimes les plus graves contre la population civile, qui peuvent être qualifiés de crimes de guerre », affirme l’organisation. Le communiqué mentionne, entre autres crimes, « la tuerie de Bogondo du 28 juin, dans la capitale, Bangui, où des éléments Séléka ont tiré sur une foule d’hommes, de femmes et d’enfants qui manifestaient contre l’assassinat d’un jeune de leur quartier ». Au moins 6 civils ont été tués et plusieurs dizaines d’autres blessés, selon la FIDH.L’organisation dénonce également au moins 82 viols commis par des éléments du Séléka, à Bangui, sans oublier « de très nombreux cas d’enlèvements de civils ainsi que des cas d’intimidation, de mauvais traitements et de détentions arbitraires ». La Fédération a pu aussi recueillir des témoignages d’incendies de villages par des éléments Séléka. Pour la FIDH, « les Nations unies et l’Union africaine doivent s’engager à la mise en place d’une force internationale dont le mandat et le budget doivent permettre de garantir la protection de la population sur l’ensemble du territoire ». ER