La procureure Fatou Bensouda, a ainsi notifié mardi aux juges et à la défense qu’elle retirait les deux témoins de sa liste.Dans sa requête « caviardée » (expurgée d’éléments pouvant identifier la personne concernée), Bensouda explique que le « témoin 5 », ainsi dénommé pour préserver son anonymat, a fait état de « risques insurmontables». De peur de divulguer l’identité de la personne, la procureure ne donne pas d’indication sur ces risques.Quant au témoin 426, Bensouda explique que les mesures de protection proposées ne l’ont pas rassuré.Dans la même requête, la procureure annonce avoir décidé de retirer le « témoin 334 », estimant que sa déposition n’était plus nécessaire dans l’affaire.M. Kenyatta est poursuivi, en tant que co-auteur indirect, pour cinq chefs de crimes contre l’humanité (meurtre, déportation ou transfert forcé de population, viol, persécution et autres actes inhumains) commis pendant les violences post-électorales au Kenya en 2007-2008. L’ouverture de son procès a été fixée au 12 novembre prochain.Fils de Jomo Kenyatta, le Père de l’indépendance du Kenya, l’accusé a été élu à la tête de son pays début mars dernier, en dépit de ces lourdes accusations portées contre lui. Son partenaire électoral, William Ruto, également poursuivi par la CPI, a été élu vice-président. Ils ont jusqu’ici comparu librement mais la Cour a prévenu que des mandats d’arrêt seraient délivrés en cas de manque de coopération. Ruto, dont le procès doit démarrer le 10 septembre, sera jugé avec le journaliste Joshua Sang.En mars dernier, Bensouda avait dû abandonner les poursuites contre une autre personnalité kényane, Francis Muthaura, suite au revirement du principal témoin à charge et à la peur d’autres témoins.ER