Le 17 mai, après d’autres vaines tentatives, le procès n’avait pas pu démarrer.Après avoir entendu les arguments de la défense, la chambre a décidé jeudi de reporter au 11 octobre prochain le début du procès sur le fond.
Pasteur de l’église pentecôtiste, Jean Uwinkindi, la soixantaine, est poursuivi pour génocide et extermination. Le procureur l’accuse notamment d’avoir fait massacrer des fidèles tutsis de sa paroisse de Kanzenze, dans l’Est du Rwanda, en 1994.
A l’ouverture de l’audience jeudi, Maître Jean-Baptiste Niyibizi, l’un des deux avocats du pasteur, a demandé un délai supplémentaire de six mois pour préparer la défense, en recueillant notamment les déclarations de potentiels témoins à décharge.
Réagissant à la requête, les représentants du Ministère public, Bonaventure Ruberwa et Jean-Bosco Mutangana, ont accusé les deux avocats de retarder délibérément la procédure pour gagner plus d’honoraires.
Les frais de la défense dans ce procès sont payés par le gouvernement rwandais car l’accusé est considéré comme une personne indigente.
Dans sa décision, la chambre présidée par la juge Alice Rurlisa a jugé excessif le délai supplémentaire demandé par les deux plaideurs et leur a ordonné de tout faire pour que le procès puisse démarrer sur le fond le 11 octobre.
Arrêté le 30 juin 2010 en Ouganda et transféré le surlendemain au centre de détention du TPIR à Arusha, en Tanzanie, le pasteur a été remis aux autorités rwandaises le 19 avril 2012 après une longue bataille judiciaire.
Il est présenté par l’accusation comme l’un des principaux organisateurs des massacres dans la région du Bugesera qui abritait sa paroisse.
Depuis la remise de l’accusé aux autorités rwandaises, le TPIR suit de près l’évolution de la procédure ainsi que les conditions de vie d’Uwinkindi actuellement détenu à la Prison centrale de Kigali (PCK). Selon le dernier rapport de l’observateur du TPIR, Constant Hometowu, l’homme d’église ne se plaint pas de ces conditions de détention et les autorités pénitentiaires sont satisfaites de son comportement.
Un deuxième accusé du TPIR, l’ancien chef milicien Bernard Munyagishari, a été transféré à Kigali en juillet dernier.
SE/ER/JC