10.09.13 - CPI /RUTO - RUTO VOULAIT "NETTOYER" SA REGION "D’ELEMENTS KIKUYUS" (PROCUREUR)

Arusha, 10 septembre 2013 (FH) - Pour la première fois de son histoire, la Cour pénale internationale (CPI) a entamé mardi le procès d’un haut dirigeant politique encore en exercice.

1 min 28Temps de lecture approximatif

Le vice-président du Kenya, William Ruto et l’animateur radio Joshua Sang ont comparu devant une chambre de première instance présidée par le juge Chile Eboe-Osuji. Avant de donner la parole aux parties, le magistrat nigérian a brossé, en une vingtaine de minutes, l’historique de l’affaire, rappelant qu’au départ, le procureur visait trois suspects dans cette affaire. Les charges qui avaient été portées contre l’ancien ministre Henry Kosgey n’avaient pas être confirmées.Après le juge président, un représentant du greffe a lu à chacun des deux accusés les chefs d’accusation portés contre lui, dont meurtres et persécutions. A chaque chef d’accusation, Ruto et Sang ont répondu chacun calmement : « Je plaide non coupable ». Ils sont poursuivis pour crimes contre l’humanité commis dans leur pays durant les violences post-électorales de 2007-2008.Intervenant pour le compte de son équipe qu’elle conduisait en personne, la procureure Fatou Bensouda a affirmé que les deux hommes étaient animés fin décembre 2007 d’un « dessein commun », c’est-à-dire, « nettoyer la région de la vallée (Kényane) du Rift de Kikuyus », l’une des principales tribus du Kenya. En raison de « son autorité sur la vallée du Rift », Ruto qui appartient à la tribu Kalenjin, coordonnait « la mise en œuvre de ce plan » tandis que Joshua Sang, à travers son émission sur Radio Kass Fm, « alimentait la violence, en utilisant un langage codé ». Bensouda a promis de démontrer au-delà de tout doute raisonnable que le vice-président est coupable d’avoir « planifié et organisé des actes de violence afin d’assouvir ses ambitions politiques ». Quant au journaliste, la procureure l’a accusé d’avoir « promu les plans de violence de Monsieur Ruto ». Avant de passer la parole à un membre de son équipe, la magistrate gambienne a dénoncé « des tentatives de subornation et des actes d’intimidations de témoins », assurant que ses services enquêtaient là-dessus.

Les équipes de défense devaient également prendre la parole lors de cette première journée d'audience.ER