« C'est un crime de guerre […]. La communauté internationale a le devoir de tenir pour responsables les auteurs de cet acte et de veiller à ce que les armes chimiques ne réapparaissent plus comme un instrument de guerre», a déclaré Ban Ki-moon, sans désigner les auteurs. L’Occident, Washington en tête, accuse le gouvernement du président syrien Bachar el-Assad, aux prises avec une rébellion, d’être responsable de ces attaques à l’arme chimique.« C'est l'utilisation la plus meurtrière d'armes chimiques contre des civils depuis que Saddam Hussein (l’ancien président de l’Irak) s'en est servi à Halabja, en 1988 », a affirmé M. Ban, faisant état « de preuves claires et convaincantes de l'utilisation de roquettes sol-sol contenant l'agent neurotoxique sarin ».Le secrétaire général a lancé ces accusations alors qu'il présentait au Conseil de sécurité les conclusions du rapport de la Mission des Nations unies chargée d'enquêter sur les allégations d'utilisation d'armes chimiques en République arabe syrienne.L'équipe d’enquête a interrogé plus de 50 victimes, les personnels médicaux et les premiers intervenants sur place, auprès desquels elle avait recueilli des cheveux, ainsi que des échantillons d'urine et de sang. Les experts ont également retrouvé des munitions à la Ghouta. Ces éléments de preuve ont été analysés au cours des deux dernières semaines par quatre laboratoires européens agréés par l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques.Les experts ont constaté le caractère « généralisé » des attaques commises : 85% des échantillons sanguins ont été testés positifs au gaz sarin, de même que l'écrasante majorité des autres échantillons biomédicaux. Des résultats corroborés par les symptômes présentés par les survivants, qui concordent avec une exposition à des agents neurotoxiques.Les éléments prélevés sur le site confirment également l'utilisation du sarin, en particulier les fragments de roquettes sol-sol, des modèles capables de transporter une charge chimique.« Les conclusions sont accablantes et indiscutables. Les faits parlent d'eux-mêmes », a souligné le secrétaire général.ER