Condamné à 50 ans d’emprisonnement pour son rôle dans la guerre civile en Sierra Leone, Charles Taylor, qui était détenu jusque-là aux Pays-Bas, a été transféré le 15 octobre dernier dans une prison du Royaume-Uni.« M. Taylor est maltraité en prison au Royaume-Uni. Les informations que nous avons révèlent qu'on ne lui donne pas à manger, et on ne lui donne même pas à boire », a accusé le porte-parole de la famille Taylor, Sando Johnson, dont les propos sont repris par l’AFP. « Nous avons décidé d'en informer la presse parce que si cela continue, dans les deux prochains jours, M. Taylor peut mourir en prison », a ajouté Johnson qui s’exprimait lors d’une conférence de presse à Monrovia, au Liberia. Le porte-parole de la famille n’était cependant pas en mesure de préciser la prison britannique qui héberge l’ancien président. Ce lieu de détention est tenu secret par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL), qui était chargé de ce procès. Charles Taylor avait émis le souhait de purger sa peine au Rwanda où sont actuellement emprisonnés d’autres condamnés du TSSL.Président du Liberia de 1997 à 2003, Charles Taylor, 65 ans, a été condamné pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis pendant la guerre civile en Sierra Leone (mars 1991-début janvier 2002), l'une des plus atroces de l'histoire récente en Afrique, avec 120.000 morts et des milliers de civils mutilés.Selon le jugement, il a apporté un appui militaire, opérationnel et financier aux rebelles sierra-léonais du Front révolutionnaire uni (RUF) sachant bien qu’ils allaient s’en servir pour commettre divers crimes : meurtres, viols, esclavage, esclavage sexuel, enrôlement et conscription d’enfants de moins de 15 ans, pillages, etc.ER