Inculpé de génocide et extermination, le pasteur pentecôtiste Jean Uwinkindi a été remis aux autorités rwandaises en avril 2012. L’homme d’église, aujourd’hui âgé de 63 ans, est accusé d’avoir dirigé des attaques meurtrières contre les Tutsis de sa paroisse de Kayenzi (Est) et des environs, pendant le génocide perpétré contre les Tutsis en 1994. L’ouverture du procès a été reportée plusieurs fois, au cours de l’année dernière, à la demande de la défense qui affirme ne pas disposer des ressources financières nécessaires pour rencontrer ses témoins potentiels au Rwanda et à l’étranger.Selon un rapport de suivi du Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux (MTPI), la prochaine audience aura lieu le 22 janvier, devant la Haute Cour, à Kigali. Entre-temps, des négociations sont en cours entre le ministère rwandais de la Justice et Maître Gatera Gashabana, l’avocat principal du pasteur Uwinkindi. Les deux parties doivent se mettre d’accord sur un système de paiement des honoraires de la défense. L’accusé est en effet considéré comme une personne indigente, incapable de payer les services d’un avocat.Depuis son retour dans son pays, l’homme d’église est détenu à la prison centrale de Kigal (PCK), communément appelée « 1930 ». Il a été rejoint en juillet dernier par l’ancien chef de milice Bernard Munyagishari également transféré du TPIR.Les renvois de certaines affaires vers les juridictions nationales fait partie de « la stratégie d’achèvement » du TPIR qui doit fermer ses portes au plus tard à la fin de l’année. Les fonctions résiduelles du TPIR seront assurées par le Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux, une institution de moindre taille déjà en place.ER