15.01.14 - CPI/COTE D’IVOIRE - REMISE DE CHARLES BLE GOUDE A LA CPI : ABIDJAN DEMANDE UN SURSIS DE TROIS MOIS

Arusha, 15 janvier 2014 (FH) – La Côte d’Ivoire à laquelle la Cour pénale internationale (CPI) avait rappelé son obligation de lui remettre l’ancien ministre de la Jeunesse, Charles Blé Goudé, a demandé un sursis de trois mois, arguant de procédures engagées par la justice ivoirienne contre l’ancien dirigeant, apprend-on de source judiciaire mercredi.

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Le 2 décembre dernier, la Cour avait demandé aux autorités ivoiriennes de lui présenter « au plus tard le lundi 13 janvier 2014, leurs observations sur le statut de la mise en œuvre de la demande d'arrestation et de remise de Charles Blé Goudé ».Sous le coup d’un mandat de la CPI rendu public le 1er octobre dernier, ce proche de l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo, est actuellement détenu dans son pays après son extradition par la Ghana en janvier 2013.Les avocats de l’Etat ivoirien expliquent, dans leur requête déposée lundi, que l’ancien leader des « Jeunes patriotes » proches de Gbagbo a, depuis lors, été inculpé et interrogé par la justice nationale. Mais, poursuivent Maîtres Jean-Pierre Mignard et Jean-Paul Benoit, le juge d’instruction entend procéder, au cours du premier semestre 2014, à d’autres auditions ainsi qu’à des confrontations de Blé Goudé avec d’autres suspects. Pour les deux avocats français, « la présence continue de M.Blé Goudé en Côte d’Ivoire s’avère ainsi indispensable au bon déroulement des procédures judiciaires ». Par ces motifs, Abidjan demande à la CPI un sursis de trois mois à compter du lundi 13 janvier, selon cette requête.L’article 94 du Statut de Rome, texte fondateur de la CPI, stipule que « si l’exécution immédiate d’une demande (de la Cour) devait nuire au bon déroulement de l’enquête ou des poursuites en cours dans une affaire différente de celle à laquelle se rapporte la demande, l’Etat requis peut surseoir à l’exécution de celle-ci pendant un temps fixé d’un commun accord avec la Cour ».Charles Blé Goudé a été inculpé par la justice ivoirienne pour des « crimes de guerre »  commis durant la crise postélectorale de 2010-2011, qui avait fait plus de 3.000 morts dans le pays. La crise est née du refus de Laurent Gbagbo de céder le pouvoir, après sa défaite au second tour de l’élection présidentielle de novembre 2010, à son adversaire Alassane Ouattara, l’actuel président.Soupçonné de crimes contre l’humanité commis sur la même période, M. Gbagbo est détenu au siège de la CPI, à La Haye (Pays-Bas), depuis fin novembre 2011.  Son épouse, Simone, incarcéré en Côte d’Ivoire, comme Blé Goudé, est aussi sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour internationale.ER