Agathe Kanziga (au Rwanda, les femmes ne portent pas forcément le patronyme de leur mari), avait été évacuée du Rwanda, dès les premiers jours du génocide, par des militaires français. Elle est installée en France depuis 1998.Après le rejet de sa demande d’asile politique, elle avait demandé un titre de séjour en 2009, requête qui avait donné lieu à plusieurs décisions administratives contradictoires.En dernier ressort, le Conseil d'Etat, la plus haute juridiction administrative en France, a approuvé en juin 2013 le refus de la préfecture de l'Essonne (sud de Paris) d'accorder ce titre de séjour à la veuve. L’administration de l’Essonne avait notamment avancé la présence d’Agathe Kanziga constituait une « menace à l'ordre public ».Interrogé par l’AFP, Me Philippe Meilhac, l’avocat de la veuve a rappelé que plusieurs des enfants de l’ancien couple présidentiel « sont en France, avec pour certains la nationalité française ». « On applique à Mme Habyarimana un traitement de défaveur pour des raisons politiques car il faut préserver les relations diplomatiques avec le Rwanda », a accusé l’avocat français.Me Meilhac a précisé que sa cliente avait saisi la CEDH le mois dernier, considérant que la décision du Conseil d'Etat portait atteinte à son droit au respect de sa vie privée et familiale et violait la Convention européenne des droits de l'Homme.Agathe Kanziga est souvent considérée comme l'une des têtes pensantes du génocide perpétré contre les Tutsis en 1994. Son frère, Protais Zigiranyirazo, qui avait été présenté au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) comme ayant travaillé de concert avec elle pour la planification du génocide, a finalement été acquitté.ER