Ce procès, tant attendu, devait démarrer sur le fond le 5 février prochain. Mais le 12 décembre dernier, la procureure, Fatou Bensouda ,avait déposé une demande d’ajournement de 3 mois, après le retrait de deux témoins. Elle demandait un délai supplémentaire pour mener de nouvelles enquêtes dans l’espoir de compléter son dossier à l’encontre du quatrième président du Kenya. Réagissant à la requête du procureur, la défense avait demandé à la Cour de mettre tout simplement fin aux poursuites contre Uhuru Kenyatta.La chambre, dans sa décision de jeudi, fait droit à la requête de l’accusation et ordonne la tenue d’une « conférence de mise en état » le 5 février, afin de discuter des implications de la demande du procureur. Le président du Kenya est accusé, en tant que coauteur indirect, de cinq chefs de crimes contre l’humanité (meurtre, déportation ou transfert forcé de population, viol, persécution et autres actes inhumains) commis pendant les violences post-électorales de 2007-2008. Les charges à son encontre ont été confirmées le 23 janvier 2012. Le dirigeant a jusqu’ici comparu librement mais l’Union africaine (UA) n’a cessé de soutenir, au cours de l’année dernière, qu’aucun chef d’Eta en exercice ne devrait faire l’objet de poursuites devant un quelconque tribunal international.ER