Bernard Munyagishari, dont le procès n’a pas encore démarré, a été transféré au Rwanda le 24 juillet 2013 en provenance du centre de détention du TPIR à Arusha, en Tanzanie, où il était emprisonné depuis le 24 mai 2011.Selon un rapport du Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux (TPIR), une structure chargée d’assurer les fonctions résiduelles du TPIR, Munyashari, aujourd’hui détenu à la Prison centrale de Kigali (PCK), demande qu’une « commission rogatoire » soit effectuée en RDC « pour confirmer sa nationalité » congolaise.Dès son transfert Rwanda, l’accusé a toujours clamé qu’il n’était pas Rwandais et ne comprenait pas la langue rwandaise. La Haute Cour, la juridiction rwandaise qui doit le juger, a cependant décidé que son procès se déroule en kinyarwanda. Lui préfère le français.Les pièces de son dossier, y compris l’acte d’accusation, lui ont été transmises en kinyarwanda, mais il exige une version française. L’année passée, il avait demandé en vain à recevoir la visite d’un diplomate congolais en poste à Kigali.L’accusé ne conteste cependant pas qu’il était, pendant le génocide des Tutsis de 1994, secrétaire général du parti présidentiel de l’époque (MRND) pour la commune septentrionale de Rubavu, dans la préfecture de Gisenyi. Il reconnaît également qu’il était président de l’aile jeunesse du parti, les fameux Interahamwe, pour toute la préfecture.Accusé notamment de génocide pour avoir, selon l’accusation, entraîné et armé ses Interahamwe, préparé et dirigé leurs attaques meurtrières dans la ville de Gisenyi, Munyagishari fut également instituteur et arbitre national de football au Rwanda.Il est le deuxième et dernier accusé remis au Rwanda par le TPIR après le pasteur pentecôtiste Jean Uwinkindi renvoyé à Kigali en avril 2012.ER