Un média officiel chinois rattaché au Parti communiste (PCC) a accusé jeudi le Japon de commémorer le bombardement de Hiroshima de façon "calculatrice" pour passer sous silence ses crimes de guerre en Chine et en Corée du sud.
Commémorer le 70e anniversaire du premier bombardement nucléaire de l'histoire est "compréhensible", a reconnu le Global Times --publié sous les auspices du Quotidien du Peuple, porte-voix du PCC.
"Mais il faut observer", a-t-il aussitôt ajouté dans un éditorial, "que la cérémonie concentre l'attention sur le fait que le Japon a été victime des bombes atomiques et laisse totalement de côté les raisons" de ces bombardements.
"Les commémorations de ce genre estompent le fait que le Japon a également commis des crimes de guerre. (L'évènement) montre à quel point le Japon peut se montrer calculateur et adopter des stratagèmes" pour faire oublier ses responsabilités historiques, a insisté le journal officiel.
Il y a 70 ans jour pour jour, le lancement par un bombardier américain d'une bombe atomique sur Hiroshima avait conduit à la capitulation du Japon et à la fin de la Seconde guerre mondiale. Cette première attaque nucléaire avait fait 140.000 morts, selon les estimations.
Le Premier ministre nippon Shinzo Abe et des représentants de 100 pays, le plus grand nombre jamais présent aux cérémonies de Hiroshima, étaient jeudi parmi les dizaines de milliers de personnes observant une minute de silence dans cette ville de l'ouest du Japon.
En soutenant une politique de défense plus affirmée, "Abe veut normaliser le statut du Japon (sur la scène internationale), mais sans réaliser une complète introspection sur les crimes de guerre nippons", a commenté le Global Times.
Selon Pékin, l'invasion de la Chine par l'armée japonaise et la période d'occupation entre 1937 et 1945 --marquée par de nombreuses exactions-- ont fait plus de 20 millions de morts chinois.
En cette année anniversaire de la capitulation du Japon, Pékin entend donner une solennité inédite aux commémorations de la Deuxième guerre mondiale.
L'apogée est prévue avec un grand défilé militaire le 3 septembre, jour de célébration de la capitulation de Tokyo en 1945, qui sera férié.