Président du Tchad de 1982 à 1990, Hissène Habré a été arrêté le 30 juin à Dakar, au Sénégal, puis inculpé deux jours plus tard de crimes de guerre, crimes contre l'humanité et tortures commis au cours de ses huit ans au pouvoir.Dakar et l'Union africaine (UA) ont signé en décembre 2012 un accord pour la création au Sénégal des « Chambres africaines extraordinaires (CAE) » chargées de poursuivre les auteurs présumés des crimes internationaux commis sur le territoire tchadien de 1982 à 1990.Dans leur communiqué publié sur le site de leur client et repris sur le site des CAE, les avocats de l’ancien président affirment que les juges d’instruction, qui ont déjà effectué des commissions rogatoires au Tchad, « ciblent exclusivement la personne du président Habré ».« Lors des deux voyages au Tchad, les juges d’instruction ont mis en place un bureau au sein du commissariat central. Ils se sont accommodés de l’encadrement des témoins à charge, de leur tri ethnique et relationnel par le régime (du président Idriss) Deby qui s’est imposé maître du jeu judiciaire », accusent ces plaideurs.« Bien évidemment, les témoins à décharge ne se sont pas précipités pour témoigner dans les postes de la police politique d’Idriss Deby », poursuivent ces avocats.Ils s’en prennent également à la cellule de communication des CAE, l’accusant de « violer de manière grave la présomption d’innocence et les principes d’un procès juste et équitable », en faisant « croire que les accusations portées contre le président Habré sont crédibles et fondées ».La défense d’Hissène Habré comprend plusieurs avocats dont le ténor est François Serres, du barreau de Paris.Des documents de la police politique de Habré, découverts par l’organisation Human Rights Watch (HRW) en 2001, ont révélé les noms de 1.208 personnes exécutées ou décédées en détention, et de 12. 321 victimes de diverses violations des droits de l’Homme. L’ancien président clame son innocence.ER