« J’ai décidé d’ouvrir un examen préliminaire en ce qui concerne cette nouvelle situation », déclare la procureure, qui avait, au cours des derniers mois, lancé plusieurs mises en garde aux auteurs de crimes en Centrafrique. « Les informations recueillies à propos de ces crimes présumés sont véritablement préoccupantes, tout comme les terribles souffrances des populations », estime-t-elle, dans sa déclaration reçue à l’Agence Hirondelle. « Les allégations en question concernent des centaines de meurtres, des actes de viol et d’esclavage sexuel, la destruction de biens, des pillages, des actes de torture, des déplacements forcés ainsi que le recrutement et l’utilisation d’enfants dans les hostilités », poursuit Mme Bensouda. Elle souligne que « dans de nombreux cas, les victimes semblent avoir été délibérément visées pour des motifs religieux ». « Mon bureau va désormais concentrer son action sur la collecte et l’analyse de toutes les informations nécessaires pour déterminer s’il existe une base raisonnable pour ouvrir une enquête », ajoute la procureure. Le directeur des opérations du Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), John Ging, a averti le mois dernier que le pays risquait de connaître un génocide.Pour sa part, le représentant de la France aux Nations unies, Gérard Araud , a estimé que la communauté internationale avait « sous-estimé» la haine entre chrétiens et musulmans centrafricains.ER