Aujourd’hui âgé de 56 ans, Rwabukombe qui dirigeait la commune de Muvumba (nord-est), a été condamné à 14 ans de prison par la Haute cour régionale de Francfort (ouest).L’ancien responsable administratif a été reconnu coupable d'avoir ordonné et coordonné un massacre commis en avril 1994 à Kiziguro par des soldats, des policiers rwandais et des miliciens hutus. Plusieurs centaines de Tutsis qui s’étaient réfugiés dans l’église de l’endroit ont péri dans ce massacre.Le parquet général « voudrait remercier la République fédérale d’Allemagne pour cette contribution effective à la Justice par la lutte contre la culture de l’impunité et exhorte les autres pays à suivre ce bon exemple », indique un communiqué officiel rwandais.Kigali accuse certains pays abritant des Rwandais suspects de participation au génocide des Tutsis de ne pas vouloir les juger ni les remettre à la justice de leur pays d’origine.Rwabukombe, qui résidait avec sa famille dans la région de Francfort depuis 2002, va se pourvoir en cassation, selon son avocate Natalie von Wistinghausen.Incarcéré en Allemagne depuis 2011, il avait fait l'objet d'un mandat d'arrêt de Kigali, relayé en 2007 par Interpol.En Allemagne, ce jugement marque une première. Depuis le procès à Nuremberg des anciens dirigeants nazis (1945-46), des ex-Yougoslaves avaient été jugés pour génocide, mais aucun Rwandais jusqu'à ce jour pour des faits ainsi qualifiés, devant la justice allemande.En France, le procès de Pascal Simbikangwa, un ancien officier rwandais accusé de complicité de génocide, se poursuit à Paris. Capitaine dans la garde présidentielle puis agent du Service central de renseignement (SCR), il est le premier à être jugé en France pour son rôle présumé dans le génocide des Tutsis de 1994.ER