Le chef de l’Etat rwandais s’adressait à une foule rassemblée au stade national, dans la capitale, pour la commémoration du génocide perpétré il y a 20 ans.Paris, qui devait être représenté à Kigali par la ministre de la Justice Chrsitiane Taubira, a finalement annulé dimanche sa participation après de nouvelles allégations du président Kagame contre la France, dans l’édition de dimanche de l’hebdomadaire Jeune Afrique.En guise de rétorsion, le gouvernement rwandais a informé l’ambassadeur de France à Kigali qu’il était interdit de présence aux commémorations.« Les gens ne peuvent être soudoyés ou forcés de changer leur histoire. Aucun pays n'est assez puissant - même s'il pense l'être - pour changer les faits », a déclaré en anglais le président rwandais avant d’enfoncer, en français, « après tout, les faits sont têtus »« Le temps écoulé ne doit pas occulter les faits, amoindrir les responsabilités ou transformer les victimes en méchants », a encore affirmé le chef de l’Etat rwandais.Fidèle à ses habitudes, le président Kagame a réitéré que son pays n’a pas de leçon à recevoir des puissances occidentales. « Ceux qui pensent que le Rwanda ou l'Afrique ont encore besoin de leur approbation pour être gouvernés comme il se doit par leurs peuples, par les dirigeants que leurs peuples ont choisis, vivent toujours dans un passé révolu », a-t-il déclaré.Le discours du président rwandais a été précédé de celui du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon.Louant le « courage remarquable » du personnel de l'ONU au Rwanda au moment du génocide, Ban Ki-moon a regretté le départ des Casques bleus au plus fort des massacres. « Nous aurions pu faire beaucoup plus. Nous aurions dû faire beaucoup plus. Les Casques bleus ont été retirés du Rwanda au moment où l'on avait le plus besoin d’eux », a-t-il déploré.A la mi-avril 1994, les Nations unies avaient décidé de retirer l’essentiel des 2.500 Casques bleus alors déployés au Rwanda.« Le génocide des Tutsi perpétré au Rwanda a été l'une des pages les plus sombres de l'histoire de l'humanité (…) Pendant 100 jours, le sang a été versé. Vingt ans après, les larmes coulent encore », a –t-il poursuivi.Il a assuré avoir demandé aux chefs des forces onusiennes dans le monde d'agir sans attendre « des instructions de la hiérarchie » s’ils estiment que des gens sont en danger de mort.Pour lui, il ne suffit pas de « répéter éternellement plus jamais ça ».SRE-ER