Ancien président du Front intégrationniste et nationaliste, Floribert Njabu, qui refuse de se nourrir depuis le 26 avril, avait témoigné en mars 2011 dans le procès de l’ancien chef de milice Germain Katanga. Ce dernier a été reconnu coupable de crimes contre l’humanité, en mars dernier, pour avoir fourni des armes ayant servi au massacre survenu dans le village de Bogoro, en Ituri (est de la RDCongo), en février 2003.Le témoin était arrivé à La Haye en provenance de la prison de Masaka, à Kinshasa, où il était incarcéré. Le gouvernement de la République démocratique du Congo avait accepté son déplacement au siège de la CPI à la condition qu’il soit ramené à Kinshasa au terme de sa déposition.Mais à peine sorti de sa dernière journée d’audition, l’homme politique avait surpris la CPI en demandant l’asile aux Pays-Bas, affirmant craindre des représailles à Kinshasa. Deux autres témoins avaient fait le même choix. Tous les trois sont depuis lors logés au Centre de détention de la Cour.Njabu « pense qu’il est comme une boule de flipper entre trois grosses institutions : la CPI, le Congo et les Pays-Bas», a indiqué l’un de ses avocats, Flip Schüller cité par RFI.Après un long silence, la CPI a menacé le 20 janvier de renvoyer les trois témoins dans leur pays.Mais elle ne peut les mettre à la porte avant que la justice néerlandaise ne se soit prononcée sur les demandes d’asile. Les avocats de Floribert Njabu ont cependant déjà annoncé leur intention de saisir la Cour européenne des droits de l’Homme en cas de réponse négative de la part des autorités néerlandaises.CPI et Pays-Bas craignent une chose : une suite positive serait suivie d’une avalanche de demandes similaires. ER