Le pasteur pentecôtiste Jean Uwinkindi, qui dirigeait une paroisse rurale de l’est du Rwanda, a été remis aux autorités rwandaises en avril 2012, après une longue bataille judiciaire.A l’ouverture de l’audience, mercredi, le procureur Jean-Bosco Mutangana a rappelé que l’homme d’église était poursuivi pour génocide et crime contre l’humanité (extermination).Pour sa part, l’accusé a plaidé son innocence.« Je n'ai pas commis les crimes mentionnés par l'accusation, en revanche je suis une victime du génocide », a protesté le pasteur qui comparaissait, vêtu de l’habit rose des détenus rwandais, devant la Chambre spéciale de la Haute cour de Kigali.Le deuxième membre du bureau du procureur, Bonaventure Ruberwa, a alors évoqué les persécutions dont les Tutsis ont été victimes depuis les années précédant l’indépendance du Rwanda en 1962 jusqu’au génocide de 1994.Il a affirmé qu’avant et en 1994, les églises s’étaient tenues aux côtés des différents gouvernements pour persécuter les Tutsis.Le procès devait se poursuivre jeudi avec une présentation, toujours par l'accusation, des massacres qui se sont déroulés durant le génocide dans la commune de Kanzenze, où officiait le pasteur pentecôtiste.Selon l’acte d’accusation établi par le TPIR, le pasteur Uwinkindi est « responsable du meurtre de membres de la population tutsie ou d'atteintes grave à leur intégrité physique ou mentale, commis dans l'intention de détruire, en tout ou partie, un groupe racial ou ethnique ».Il est accusé d’avoir lui-même tué des Tutsis et ordonné ou organisé d’autres massacres de Tutsis, dont ses fidèles.Sa défense est assurée par Maîtres Gatera Gashabana et Jean- Baptiste Niyibizi, du barreau de Kigali.Le deuxième et dernier accusé remis au Rwanda par le TPIR, l’ancien chef de milice Bernard Munyagishari, attend encore le début de son procèsER