« La décision de la chambre d’appel sera prononcée le 30 (juin) », a indiqué à l’Agence Hirondelle, une source proche du dossier.Le 17 mai 2011, le général avait été reconnu coupable de génocide et crimes contre l’humanité, essentiellement pour des actes de ses subordonnés en 1994.La chambre de première instance avait par ailleurs conclu que l'ancien chef d’état-major avait lui-même lancé un appel aux massacres de Tutsis lors d'un discours prononcé le 7 avril 1994 dans la commune Mukingo (préfecture de Ruhengeri, nord). Selon le jugement, ce discours a été à l'origine de l'assassinat de plusieurs rwandais d'origine tutsie dans la localité voisine de Rwankeri. Bizimungu était jugé avec trois autres officiers des anciennes Forces armées rwandaises (FAR), parmi lesquels le général Augustin Ndindiliyimana, ancien chef d’état-major de la gendarmerie, qui s’était vu imposer 11 ans de prison, soit le temps qu’il venait de passer en détention préventive.Quant aux major François-Xavier Nzuwonemeye qui commandait le bataillon de reconnaissance, et au capitaine Innocent Sagahutu, qui commandait un escadron de cette unité d’élite, ils avaient été condamnés chacun à 20 ans de prison. Tous les condamnés et le procureur avaient fait appel.Au dernier jour des audiences d’appel, le 10 mai 2013, le général Bizimungu avait affirmé avoir rempli son devoir de commandant. « J’ai exhorté les militaires à la discipline et au respect de la dignité de la personne humaine ; j’ai appelé à la cessation des tueries et demandé de prendre des mesures contre les militaires délinquants », s’était-il défendu.«Mais, tous mes espoirs furent balayés par l’attentat (qui coûta la vie au président Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994) et la reprise des hostilités par le Front patriotique rwandais » (FPR) actuellement au pouvoir, avait-t-il poursuivi. Il avait ajouté que « sans la reprise immédiate de la guerre par le FPR, l’horreur qu’a connue le Rwanda n’aurait pas atteint les proportions que nous connaissons ».Pour sa part, le procureur Abdoulaye Seye, avait demandé une peine plus lourde.Mais, à la veille de son arrêt, la chambre d’appel avait décidé de disjoindre le cas de Bizimungu qui n’était ainsi pas présent à l’audience, le 11 février dernier, lorsque les juges du second degré acquittèrent Ndindiliyimana et Nzuwonemeye, tout en réduisant de 5 ans la peine qui avait été infligée au capitaine Sagahutu.ER