Les CAE ont été créées au sein de la justice sénégalaise sur base d’un accord entre l’Union africaine et le Sénégal avec pour mandat de poursuivre les principaux responsables présumés des crimes internationaux commis au Tchad durant le régime Habré (1982 - 1990).Dans leur décision de première instance du 21 mai dernier, les Chambres africaines extraordinaires avaient déclaré irrecevable la constitution de partie civile de l’État tchadien dans l’instruction ouverte contre Hissène Habré et ses complices. Les juges avaient estimé que le Tchad ne pouvait être considéré comme une « victime » d’aucun des crimes relevant de la compétence des Chambres. L’Etat tchadien avait interjeté appel. Après s’être penchés mercredi sur les arguments de l’Etat tchadien et du procureur auprès des CAE, les juges d’appel ont fixé leur décision au 13 août prochain, rapporte jeudi l’Agence de Presse Sénégalaise (APS). Pour l’ONG américaine Human Rights Watch (HRW) qui réclame depuis des années des poursuites contre l’ancien président, la demande de l’Etat tchadien est une tentative visant à récupérer le combat des milliers de victimes qui se sont déjà portées parties civiles dans l’affaire. En exil au Sénégal depuis décembre 1990, l’ancien président tchadien a été arrêté à son domicile dakarois le 30 juin 2013 et inculpé, deux jours plus tard, pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et torture commis au Tchad durant son régime. Depuis le démarrage de leurs activités en février 2013, les CAE ont déjà effectué quatre commissions rogatoires au Tchad. Un travail effectué en l’absence des avocats d’Hissène Habré qui boycottent les CAE dont ils contestent la légalité.ER