Créées par un accord entre l'UA et le Sénégal, les CAE ont pour mandat de juger les auteurs présumés des violations du droit international commises au Tchad durant le règne d'Hissène Habré (1982-1990).Alors que ce dernier est détenu au Sénégal, ses co-accusés Younous Saleh et Mahamat Djibrine, dit « El Djonto » sont encore entre les mains des autorités tchadiennes.Selon un communiqué publié sur le site internet des CAE, le conseiller juridique de l'UA a promis lors d'une réunion mercredi dernier à Dakar que l'organisation « va prendre les initiatives nécessaires auprès des autorités tchadiennes, en vue de trouver une solution ».Il a fait cette promesse lors de la cinquième session du Comité de pilotage du financement des CAE qu'il présidait dans la capitale sénégalaise.Lors de la réunion, l'administrateur CAE, Ciré Aly Ba, a souligné « le caractère international de cette juridiction, ainsi que sa primauté sur les juridictions nationales », toujours selon ce communiqué.Le procureur général des Chambres africaines extraordinaires, Mbacké Fall estime que le transfèrement de ces deux hommes est nécessaire pour boucler son enquête.« Cela fait plusieurs mois que les Chambres africaines extraordinaires et les autorités sénégalaises ont formulé des demandes pour que le Tchad transfère ces personnes, et ça semble bloqué depuis un moment », observait, dans un entretien avec RFI, en juin dernier, le conseiller juridique de Human Rights Watch (HRW), Reed Brody« Il y a un mutisme du côté tchadien sur le transfert de ces personnes », affirmait Reed Brody dont l'organisation réclame depuis plusieurs années la tenue du procès d'Hissène Habré.En exil au Sénégal depuis décembre 1990, l'ancien président tchadien a été arrêté à son domicile dakarois le 30 juin 2013 et inculpé, deux jours plus tard, pour crimes contre l'humanité, crimes de guerre et torture commis au Tchad durant son régime.Depuis le démarrage de leurs activités en février 2013, les CAE ont déjà mené quatre commissions rogatoires au Tchad. Un travail effectué en l'absence des avocats d'Hissène Habré qui boycottent les CAE dont ils contestent la légalité.ER