Selon le journal rwandais en ligne Igihe.com, le tribunal a expliqué que l’arrêt n’était pas encore prêt. Ni le procureur, ni l’ancien sénateur ne se trouvaient à l’audience jeudi, souligne la source. Selon le jugement de première instance, Anastase Nzirasanaho, ingénieur agronome de formation, a distribué en 1994 des armes qui ont été utilisées pour tuer des Tutsis dans son secteur natal de Mataba, dans l’ancienne préfecture de Ruhengeri (nord).Lors du procès en appel, l’ancien parlementaire a cité six témoins qui ont affirmé que les armes en question avaient été distribuées par un militaire et non par l’homme politique.Pour leur part, les représentants du procureur ont soutenu que les six dépositions étaient entachées de contradictions majeures et ont demandé le rejet des motifs d’appel de l’ancien sénateur.Nzirasanaho avait comparu début 2008 devant une juridiction populaire gacaca (pononcer gatchatcha) alors qu’il siégeait encore à la chambre haute. Le tribunal gacaca l’avait alors classé dans la catégorie des « planificateurs » présumés du génocide.Son dossier avait été ainsi renvoyé devant un tribunal conventionnel car les gacacas n’étaient pas compétentes pour juger les suspects de cette catégorie.Inspirées des anciennes assemblées villageoises lors desquelles les sages du village réglaient les différends, assis sur le gazon (gacaca, en langue rwandaise), ces tribunaux populaires ont officiellement terminé leurs travaux en juin 2012 après avoir jugé, en dix ans de procès, plus d’un million de personnes.ER