Selon les deux organisations, les enquêtes concernant le juge islamiste « ont révélé des éléments graves et concordants ». Ag Alfousseyni Houka Houka a été libéré par les autorités maliennes le 15 août dans le cadre dans le cadre du processus de paix en cours. Les négociations de paix entre le gouvernement malien et les groupes armés doivent reprendre le 1er septembre à Alger. « Nos organisations rappellent qu'il ne peut y avoir de paix juste et durable sans véritable lutte contre l'impunité de tous les auteurs des graves violations des droits humains commises pendant la crise au Mali ». « Cette libération politique est une véritable atteinte à l'indépendance de la justice et une violation flagrante des droits des victimes à la justice et à la vérité,» a déclaré Moctar Mariko, président de l'AMDH. «Il est absolument nécessaire que les négociations politiques entamées se poursuivent mais ni au détriment de la justice ni dans l'oubli des victimes », a-t-il ajouté. Ag Alfousseyni Houka Houka avait été arrêté, en janvier dernier, par les Forces armées du Mali (FAMA) dans la région de Tombouctou. Personnage important du mouvement islamiste à Tombouctou, il y dirigeait un tribunal islamique. Selon la FIDH et l'AMDH, ce tribunal a ordonné, entre autres, des amputations, lapidations, flagellations et arrestations arbitraires lors des dix mois durant lesquels le nord du pays était sous le contrôle des groupes islamistes armés. Afin d'accompagner les victimes dans leur quête de vérité et de justice, les deux organisations se sont constituées parties civiles auprès du Tribunal de première instance de la Commune III à l'encontre de Ag Alfousseyni Houka Houka.ER