Un juge d'instruction sénégalais « a entendu (mardi) les parties civiles afin de confirmer la plainte et ainsi marquer le début de l'information judiciaire », indique la Fédération internationale des ligues des droits (FIDH), dans un communiqué reçu à l'Agence Hirondelle.La FIDH et les familles des victimes avaient déposé, le 2 juin dernier, devant la justice sénégalaise, une plainte à l'encontre de Paul Mwilambwe, l'un des responsables présumés du double assassinat.La plainte avait été déposée sur le fondement de la compétence universelle, en s'appuyant notamment sur le fait que le suspect vit sur le territoire sénégalais.« Alors que les tentatives de faire la lumière sur le double assassinat semblent bloquées » en RDC, « nos organisations saluent les efforts des autorités judiciaires sénégalaises et les appellent à poursuivre l'enquête judiciaire dans cette affaire hautement symbolique », poursuit le communiqué de la FIDH.La justice sénégalaise s'est dotée d'une loi de compétence extra-territoriale qui lui a permis d'ouvrir des poursuites contre l'ex-président tchadien Hissène Habré, actuellement détenu à Dakar.« Cette première audition de parties civiles est un acte fondamental qui marque le début de la procédure judiciaire au Sénégal », a estimé Patrick Baudouin, président d'honneur et responsable du groupe d’action judiciaire (GAJ) de la FIDH.« La prochaine étape est maintenant la convocation et l'audition de Paul Mwilambwe, un acteur de cette tragédie, par un juge sénégalais, » a –t-il ajouté.Major de la Police nationale congolaise (PNC), Paul Mwilambwe était chargé de la sécurité du bureau du général John Numbi, le chef de la PNC au moment des faits. Or, selon plusieurs organisations des droits de l'Homme, c'est dans les locaux du général Numbi que les deux défenseurs ont été tués après avoir été torturés.Après les faits, Paul Mwilambwe avait fui la RDC pour finalement se retrouver au Sénégal.Dans sa cavale, il avait témoigné devant France 24 et dénoncé, outre sa participation, le rôle et l'implication de hauts gradés de la police congolaise, dont le général John Numbi.Le 2 juin 2010, Floribert Chebeya, directeur exécutif de l'ONG la Voix des sans voix (VSV), avait été retrouvé mort dans sa voiture dans un faubourg de Kinshasa, la capitale de la RDC, tandis que Fidèle Bazana, son proche collaborateur était porté disparu.La veille, les deux hommes s'étaient présentés à la direction de la PNC pour y rencontrer son directeur, le général John Numbi.La communauté internationale estime que les poursuites menées par la justice congolaise dans le cadre cette affaire hautement sensible n'ont été ni complètes ni indépendantes.ER