Fils de Jomo, le père de l’indépendance du Kenya, Uhuru Kenyatta a été élu à la tête de son pays en mars 2013 en dépit du dossier ouvert à son encontre par le bureau du procureur à la CPI.Il est poursuivi pour crimes contre l’humanité perpétrés lors des violences post-électorales de 2007-2008.Les défenseurs du président Kenyatta réagissent à une « notification » de la procureure Fatou Bensouda demandant un nouveau report de l’ouverture du procès, qui avait été fixée au 7 octobre prochain. Dans son texte déposé le 5 septembre en exécution d’une ordonnance de la chambre, Bensouda avoue l’insuffisance de sa preuve en l’état, imputant cette situation à un manque de coopération de la part des autorités du Kenya.Dans sa réaction déposée jeudi, «la défense demande respectueusement à la chambre de rejeter la nouvelle demande d’ajournement du procurer, de clore les procédures et rendre une décision finale sur les charges à l’encontre de M.Kenyatta ».La date du 7 octobre avait été fixée par les juges après un premier report suite à une autre requête de l’accusation.Alors que le procès devait s’ouvrir le 5 février dernier, la procureure Fatou Bensouda avait demandé un délai supplémentaire, le 19 décembre 2013, suite à l’érosion de sa preuve contre le chef de l’État kényan.«Malgré le délai additionnel accordé à l’accusation pour conduire des enquêtes après la confirmation (des charges), le procureur n’a pas réussi à présenter un dossier à l’encontre de l’accusé », écrivent les deux avocats de M. Kenyatta.Fatou Bensouda accuse le gouvernement du Kenya de lui cacher certaines pièces relatives notamment aux avoirs financiers de Kenyatta.Mais, dans leur réaction les avocats Steven Kay et Gillian Higgins soutiennent que les informations demandées ont été communiquées.Dans ce feuilleton judiciaire qui ne semble pas en être à son dernier rebondissement, l'accusation est confrontée non seulement au revirement de témoins clés mais aussi à une forte pression de la part de certains dirigeants africains.Depuis l'élection d'Uhuru Kenyatta et de son vice-président William Ruto, l'Union africaine (UA) s'est mobilisée, soutenant que des personnalités de ce rang, encore en fonctions, ne devraient pas être poursuivies par la CPI.Alors que l’affaire Kenyatta peine à démarrer, Ruto est en procès depuis septembre 2013.ER