La défense du pasteur pentecôtiste avait plaidé sa requête à l’audience de mercredi suite au changement intervenu au niveau de la composition de la chambre saisie de l’affaire : deux des trois juges sont nouveaux dans l’affaire.Les avocats d’Uwinkindi avaient soutenu que les deux nouveaux juges ne pouvaient comprendre le dossier comme leur collègue qui a conduit les débats depuis leur ouverture.Dans sa décision, jeudi, la Haute Cour, a suivi le raisonnement du procureur selon lequel la continuation du procès ne viole aucun droit de l’accusé. La défense a immédiatement annoncé qu’elle allait faire appel.Le procès du pasteur Uwinkindi a démarré sur le fond en mai dernier après deux ans d’atermoiements.L’accusé, qui dirigeait une paroisse rurale de l’est du Rwanda, a été remis aux autorités rwandaises en avril 2012, après une longue bataille judiciaire. Poursuivi pour génocide et extermination, l’homme d’église est accusé d’avoir été le principal instigateur des massacres de Tutsis dans la commune Kanzenze où se trouvait sa paroisse.L’ouverture du procès avait été reportée plusieurs fois, au cours de l’année dernière, à la demande de la défense qui affirmait ne pas disposer des ressources financières nécessaires pour rencontrer ses témoins potentiels au Rwanda et à l’étranger.Depuis son retour dans son pays en avril 2012, le pasteur est détenu à la prison centrale de Kigali (PCK), communément appelée « 1930 ». Il a été rejoint en juillet 2013 par l’ancien chef de milice Bernard Munyagishari également transféré du TPIR.Les renvois de certaines affaires vers des juridictions nationales fait partie de « la stratégie d’achèvement » du TPIR qui doit fermer ses portes au plus tard à la fin de l’année. Les fonctions résiduelles du Tribunal seront assurées par le Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux (MTPI), une institution de moindre taille déjà en place.SRE-ER