Le même jour, elle a été inculpée par la justice belge pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre et devait comparaître vendredi devant la chambre du conseil de Gand, en vue de l'éventuelle prolongation de son mandat d'arrêt. Il s’agit de la première arrestation pour les crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis pendant la première guerre civile au Libéria (1989 -1996).Martina Johnson aurait été l’un des cerveaux de la milice de Charles Taylor, le Front national patriotique du Libéria qui envahit le pays à la fin des années 1980, se livrant, plusieurs années durant, à des violences meurtrières.L'une des opérations les plus sanglantes de cette milice est l'Opération Octopus, en 1992: un assaut sur la capitale Monrovia, dans lequel Martina Johnson, une des rares femmes à avoir fait partie de la garde rapprochée de Charles Taylor, aurait joué un rôle important.Jugé par un tribunal international, l'ex-président (1997-2003) a été reconnu coupable de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité commis en Sierra Leone et condamné à 50 ans de prison. Il purge actuellement sa peine en Grande Bretagne.L’arrestation de Martina Johnson « représente un grand pas dans la quête de justice de nombreuses victimes des deux guerres civiles au Libéria. Les autorités libériennes et la communauté internationale peuvent avoir oublié toutes les atrocités commises pendant ces guerres mais les victimes, elles, n’ont rien oublié », a estimé Alain Werner, directeur de Civitas Maxima, une ONG qui travaille à la documentation des crimes commis au Libéria lors de la guerre civile.ER